Orchestrating the Dinner

During her semester in Paris, Marissa Gamache ’20 (seated lower right, in front of the Sacré Coeur) composed this essay on French table manners for the Sweet Briar Junior Year in France blog:

J’adore me réveiller d’une sieste sans avoir la moindre idée de l’heure qu’il est. Mais, se réveiller d’une sieste sans avoir d’idée de l’heure, d’où on est, de ce qui se passe, ou de comment trouver ces réponses n’est pas amusant. De la même façon, il n’est pas agréable de demander aux gens de répéter leurs questions dix fois avant d’accepter simplement que je ne comprendrai pas, hocher la tête, et espérer que ce n’est pas important.

Quelque chose que je ne suis pas certaine de comprendre, mais qui est très important, est la façon de dîner. (…) Le dîner est une production complètement orchestrée. D’abord, mettre la table est comme l’activation d’une bombe, chaque chose à sa place et pas de place pour l’erreur. L’assiette au centre, la fourchette sur la gauche, le couteau sur la droite, le verre au-dessus—j’ai cru que ce ne serait pas trop difficile. Comme pour la plupart de mes hypothèses depuis mon arrivée, j’avais tort. En plus de devoir être posée sur la gauche, la fourchette doit reposer à l’envers. En plus de devoir être posé sur la droite, le couteau doit faire face à l’assiette. En plus de devoir rester au-dessus, le verre doit être centré et au-dessus de la cuillère qui est aussi posée à l’envers. Le pain ne doit pas être dans l’assiette, mais sur la table, à gauche de l’assiette. La première fois que j’ai mis la table, je tenais cette « bombe », une main agrippée aux cuillères, l’autre main agrippée aux serviettes, me demandant si elle exploserait à la première erreur. Heureusement, ma mère d’accueil m’a sauvée.

Cependant, l’art de dîner ne s’arrête pas là. Il y a aussi les manières et la nourriture. La plupart des manières sont les mêmes aux États-Unis, sauf que nous ne nous entraînons pas fréquemment. Une grande différence est qu’il n’est pas poli d’avoir les mains sous la table pendant le dîner, ou de ne pas remplir les autres verres avant le sien. Quant à la nourriture, personne ne peut me dire que la « pyramide alimentaire » ne comprend pas presque exclusivement du pain, du fromage, du café, et du nutella. La population complète des chèvres des États-Unis ne produirait pas assez de fromage pour nourrir la France pendant une semaine. De plus, la pénurie du beurre de cacahuète est épouvantable et provoque la peur dans mon cœur et mon ventre.

Tandis que je m’habitue à l’art des manières du dîner français, je fais un véritable effort pour garder mes mains sur la table et je me demande s’il est possible de faire une overdose de pain et des meilleurs fromages au monde.